Un samouraï, un rônin, un guerrier taciturne marche, solitaire. Le ciel est bas, un vent froid fait voler la poussière dans le crépuscule.
Le samouraï entre en coup de vent dans une taverne. Sans retenir sa force, il fait coulisser la porte à grand bruit. Puis, sans la moindre hésitation, il avance d'un pas ferme à l'intérieur. Il se laisse tomber sur un coussin. Il pose à côté de lui le sabre qu'il vient de dégager de sa ceinture de kimono. La taverne est vide. Aucun client. Le patron lui-même, sans doute dans l'arrière boutique est invisible. Le samouraï tend légèrement le cou et tourne son regard vers la porte qui donne sur l'arrière, quand le patron, ayant entendu du bruit, jette un coup d’œil dans la salle.
-"A manger, Tavernier!" gueule le samouraï.
-"Voilà, voilà! Tout de suite." répond le tenancier, apeuré par le ton énergique, tout en enfilant ses soques de bois. Puis, se retournant vers le service:
-"Holà, O-mitchan"
C'est sa jeune servante qui se nomme ainsi. Sa femme est morte il y a déjà longtemps. O-mitchan se dépêche de préparer le thé de bienvenue, pose le pot sur un plateau et vient le servir.
-"Irasshaïmashi, bienvenue seigneur!" dit O-mitchan les yeux modestement baissés. Mais quand elle va pour servir le samouraï, celui-ci l'arrête d'une voix virile:
-"Pas besoin de thé! Du saké! Apporte du saké!"
-"Ah, ou.. oui." répond elle , la main en l'air, le pot de thé au bout du bras. Elle marque un temps d'hésitation: doit elle poser malgré tout le pot devant le client avant de se retirer, ou doit elle le ramener au service?
Comme s'il lisait dans son coeur, le samouraï lance une main hâlée aux doigts velus et prend d'autorité le pot de thé de la main blanche d'O-mitchan, pour le reposer sur le plateau. Avec une ombre de sourire, ses gros yeux fixés sur le visage de la douce enfant, il ajoute un ton plus bas:
-"Musumé (fillette), t'aurais pas entendu parler ces derniers temps dans le patelin de samouraïs inconnus qui rôderaient dans les parages un grand sabre à leurs ceintures?"
-"Je ne connais que http://communaute.sstic.org/ChallengeSSTIC2014 seigneur, ils se promènent tous les trois dans les bois et ils me font peur"
-"J'ai tué le premier dans l'USB, le long des lignes de 4096 octets. Il m'a donné le nom du second brigand: badbios.bin, un guerrier aux techniques ARMv8 qui camouflait son vrai visage derrière une VM. J'ai combattu une journée entière. Souviens toi de ça Musumé: 0BADBIOS IS DEAD!!"
-"Et pour fw.hex, Seigneur?"
Le samouraï laisse montrer son épaule dénudée ou se distingue une blessure qu'on devine très ancienne. Un tic nerveux le parcourt alors qu'il se frotte cette cicatrice.
-"..... fw.hex m'a échappé. Ainsi vont les choses." Grogne le samouraï.